Le bruit toujours...
A propos du bruit des trains, notre ami Jean a revisé ses cours de physique. Si vous voulez vous instruire (gratuitement) :
Sur un air de rengaine.
À l’origine un système vibratoire : la source sonore, caractérisée par son intensité, sa fréquence, sa durée.
Et sa vitesse : depuis ma coursive, je vois des ouvriers enfoncer des palplanches d’étanchéité ; j’entends le son bien après avoir vu le marteau frapper.
La vitesse du son est nulle dans le vide, elle est de 340m/s longitudinalement dans l’air, plus de 1000m/s dans les liquides. Dans et sur les solides le son se propage longitudinalement, transversalement, superficiellement à 4000m/s ; il se réfléchit, se réfracte, s’amplifie, s’absorbe sur les parois solides. Les voies de sa propagation sont compliquées, et ce que nous, nous entendons ce sont des décibels (volume de son ou pression acoustique en Pascal, converti logarithmement et chiffré en décibels) et non des bruits pondérés’’Laeq’’ jargon scientifique d’une mesure créée pour impressionner et annihiler toute contestation.
Nous entendons ainsi le bruit des chiens qui aboient à six heures le matin, mais nous n’entendons pas les ultrasons qui sont émis par les sifflets de dressage, les colliers anti aboiements ou autres émetteurs d’ultrasons qui pourraient calmer leurs ardeurs matinales.
Pour simplifier prenons un exemple simple : le bruit du train !! Le bruit ferroviaire est parfaitement étudié par ceux qui l’émettent.
––Acoustiquement : les mécanismes de la génération des bruits aérodynamiques sont bien connus.
––Médicalement, sociologiquement et écologiquement : RFF en connait les conséquences sur la santé les animaux : ainsi les dans la Drome on a du déplacer des élevages de pintades à 300 m du TGV …Des tunnels et des ponts sont faits pour laisser passer escargots, tortues, grenouilles, pique-prunes, sangliers, cerfs et chevreuils, mais les hommes ne sont pas l’objet de soins aussi attentifs !
––Financièrement : c’est un rapport de force entre la population qui subit, et RFF qui s’enrichit en polluant la Cote d’Azur de ses nuisances sonores et esthétiques.
Dans l’air, le son se propage , par transmission directe depuis sa source sonore, il se réfléchit sur les faces planes des bâtiments se trouvant le long de la N7 renvoyant le bruit vers les Marinas, quant aux faces convexes des Marinas, elle réfléchissent le son qui leur arrive avec une dispersion encore plus grande ; si je suis au pied de mon immeuble, j’entends des bruits qui proviennent non de mon immeuble mais de l’autoroute lointain traversé brutalement par le bruit d’un train qui passe et qui siffle, et ce bruir se réfléchira jusqu’où ? et jusqu’à quel niveau ?
Et puis il y a l’effet Epidaure d’amplification, face concave des Marinas, si agréable au théâtre, si désagréable lorsque l’on subit les bruits du train, ou de musique non choisie, à toute heure, à cause du rythme, etc.
Et puis il y a l’effet Doppler qui modifie les périodes sonores car la source est mobile : nous avons des variations sonores rendant le bruit encore plus insupportable.
Et puis (pour les forts en physique), il y a l’effet Venturi qui accélère et augmente la vitesse des fluides lorsqu’ils passent dans un espace plus étroit entre deux bâtiments, comme aux Marinas et en toute zone urbanisée.
Le son, c’est bien compliqué, et au préjudice sonore s’ajoute le préjudice esthétique pour la Côte d’Azur d’une barrière grillagée de quatre à cinq kilomètres, non encore électrifiée.
Jusques à quand RFF pourra-t-il se dispenser de respecter les Directives Européennes pour les infrastructures qu’ils installent ? Et s’affranchir de ses obligations selon le principe pollueur – payeur ?
L’UE a formellement demandé la transposition des Directives Européennes 2002/49/c9 et la cartographie du bruit à réaliser d’ici juin 2007.
Jusqu’à quand RFF pourra-t-il se dispenser de respecter les lois antibruit de décembre 1992, fixant des seuils de 55 décibels la nuit, , et non des unités de mesure fantaisistes, des indicateurs de gêne sonore tels que LpAeqT’ qui identifie l’ énergie sonore d’un trafic sur une infrastructure et période donnée et LAmax niveau de bruit maximal!!
Alors que proposer :
- le recouvrement des voies ferrées, payé évidemment par le pollueur, au pire par le pollué (comme lors de la création voici cinquante ans du Rastel d’Agay, lotissement privé de qualité dans le Var), des aménageurs privés, et la municipalité avec les ressources financières des Marinas depuis trente ans pourraient aussi participer, car RFF ne possède surement pas l’espace ferroviaire jusqu’au ciel !!
-un réaménagement de la zone commerciale N7, avec une voie traversière (entre N7 et bord de mer ), et des voies internes, des parkings à chaque extrémité, reliés par des voiturettes, permettant une zone commerciale active , la voie recouverte étant une arête de circulation piétonne , cycliste et voiturette, les flancs en seraient des parkings.
Un jour ou l’autre ces travaux devront être réalisés.
Choisir ses sons c’est en choisir ses sources que ce soit de la musique pop, du rock ou du classique, ou bruits et nuisances. Choisir c’est aussi éliminer, c’est là que le combat commence contre ceux qui émettent, choisissent pour eux-mêmes, ou n’entendent pas les sons qu’ils émettent (ce qui est le cas des cadres de RFF, des voyageurs dans le train, du fret sourd comme du sable, des boites de nuit, sourds comme ceux qui ne veulent rien entendre.
Le pouvoir restera aux politiques, seuls défenseurs de notre environnement.
Jean Simon
Bibliographie : Mes cours d’acoustique, d’éthologie, d’écologie, Directives du Parlement européen