Les pins de Marina

Sur l'initiative du conseil de Marina Unit, une intervention écrite a été décidée, consistant à l'envoi d'une lettre au Préfet, datée du 24 novembre dernier, avec copie au député Lionnel Luca, au maire de Villeneuve-Loubet et à l'architecte des Bâtiments de France.

Cette missive était accompagnée de plusieurs pîèces jointes (photos, courriers antérieurs, compte-rendu d'AG de l'AFU, etc.).

Nous avons eu une première réponse de M. Luca qui transmet l'ensemble du dossier à la Direction de l'Ecologie et du développement durable du Conseil Général. Voici la teneur de la lettre :

Notre association a notamment pour objet la défense de l'environnement à Marina Baie des Anges.

Nos adhérents sont inquiets et alertés par la préparation d'une nouvelle campagne d'abattage de nos arbres magnifiques. Le pin parasol, avec sa majestueuse couronne, n'est-il pas l'arbre emblématique de nos paysages méditerranéens ?

Selon le procès-verbal, fallacieux, de l'assemblée générale de notre association foncière urbaine, l'abattage des plus beaux pins de Marina est envisagé pour le printemps, avec un budget appelé dès janvier 2009 ! Puis une commission de copropriétaires sans aucune compétence en matière sylvicole, et pas toujours choisis au hasard, s'est promenée dans les jardins pour décider des futures « exécutions », c'est ainsi que cette commission a condamné 22 pins sur le seul immeuble Ducal ! Récemment nous avons appris l'autosuppression de cette « commission », il n'en reste pas moins une volonté et, pour nous, une menace.

Que nous resterait-il après ces abattages ?

• La plus belle architecture n'est plus rien sans un habillage végétal aux proportions en harmonie avec l'importance de la construction,
  
• la vue sur les voitures, celles qui roulent et celles qui stationnent, la vue sur les toitures des commerces avec leurs cheminées inesthétiques,
  
• La vue sur les toits de certains commerces qui prennent l'allure d'une décharge avec une accumulation de vieilles enseignes, d'appareils de ventilation et de climatisation périmés, démontés et laissés sur place,
  
• Les pins situés en face du restaurant « le Pitcher » ont dû être abattus après leur passage à l'acide par un commerçant ayant besoin d'être vu. Les palmiers qui les ont remplacés laissent la vue dégagée…sur le chantier naval, certains copropriétaires ont de ce fait subi un préjudice, la couronne de pins parasols masquait ce que le plumeau du palmier laisse voir,
  
• N'oublions pas enfin, que la végétation a la propriété d'atténuer les bruits et les nuisances olfactives des restaurants.
  

Lorsqu'on veut tuer son chien, il a tous les défauts ! Il en va de même avec nos pins : certains prétendent qu'ils endommagent le macadam, qu'ils obstruent la vue mer, qu'ils gênent la clientèle des commerces … etc.

Concernant les problèmes d'étanchéité observés sur la dalle jardin, aucun expert n'a encore attribué une responsabilité aux pins, malgré les pressions dont ils ont été l'objet !

En 1999, l'expert Gardette a proposé des méthodes simples et d'un coût modique pour pallier aux résurgences de racines sur la chaussée, il eut été simple de faire au moins un essai.

Ces destructeurs voudraient remplacer les pins par des palmiers, sans même tenir compte de la très grave menace d'attaques du charançon rouge qui plane actuellement sur cette essence dans notre région.

L'administration s'est toujours opposée à tout abattage :

• Le 2 juin 1998 avis défavorable à l'abattage des pins de M. LEMARIE, Architecte des Bâtiments de France ;
  
• Le 30 septembre 1998 après informations complémentaires confirmation du courrier précité ;
  
• Le 17 novembre 1998 avis défavorable de Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes.
  
• Le 22 juin 2006, suite à une présentation fallacieuse d'un dossier invoquant de prétendus impératifs techniques, M. l'Architecte des Bâtiments de France consent à l'abattage de deux arbres.
  
• Le 16 octobre 2006, après la mise en évidence des faux   « impératifs techniques », M.CAMOU, Maire de Villeneuve- Loubet, s'oppose à l'abattage de ces deux arbres.
  

Nous aimerions pouvoir sauver de manière définitive nos arbres qui ont atteint maintenant les dimensions confortables des sujets trentenaires.

Serait-il possible d'envisager leur classement ?

Dans cet ordre d'idée j'ai l'honneur de vous informer de ce que notre association a déposé depuis plusieurs mois un dossier à la Direction Régionale des Affaires Culturelles, pour demander le classement de Marina-Baie des Anges à l'inventaire complémentaire des monuments historiques. Si cette démarche aboutissait, nous serions mieux à même de nous opposer à des initiatives irresponsables.